Comme de nombreux lecteurs de Gameblog j'ai enfin pu écouter et reécouter le dernier album des Daft punk. Comme de nombreux lecteurs de Gameblog j'ai été intrigué, surpris, étonné.
La nuit passe, les musiques restent en tête, l'irrépressible envie de retenter sa chance se fait ressentir et le constat devient évidence.
Aprés un premier Homework mythique bien qu'imparfait, un Discovery devenu légende et d'une cohérence folle, un Human after all presque baclé et "loopé de manière abusive", RAM devait rassurer les fans du duo mythique à l'aura cependant intacte (je passe volontairement les lives et la BO de tron et surtout (surtout) Electroma....).
Et lorsque l'on analyse la frénésie provoquée par une photo de 2 casques rassemblés, puis des extraits de 16 secondes passés au SNL on se dit qu'engendrer tant d'engouement c'est bon pour les précommandes mais risqué tant l'attente et le risque de déception marchent souvent main dans la main.
N'y allons pas par 4 chemins, si vous ne jurez que par Homework ne perdez pas votre temps. Si le côté dirty sound d'un rollin and scratchin' est votre quotidien, si les basses d'un burnin' vous manquent, vous n'en trouverez guere.
Je vais maintenant vous parler de ce que j'ai ressenti, oui ressenti car cet album vous transporte pour peu que vous acceptiez le voyage.
De voyage il en est bien question. Celui d'un album qui transpire le vécu, l'expérience, tant dans la maitrise technique musicale du son proposé que dans les thèmes abordés. On est loin des basses d'un David guetta qui album aprés album nous ressert la même soupe saupoudrée de copeaux de stars de pop et de r'n'b sans aucune ambition (avouée) que de nous faire danser sans réfléchir.
Les morceaux forment un chemin de plus en plus clair a mesure de l'écoute. Celui d'une vie, celui de chacun. Des moments festifs (get lucky), des moments plus tristes (touch), des questionnements sur l'avenir et sur nous memes (contact), l'album est une ode à la musique et à la sensation.
Nombreux sont ceux qui reprochent que l'album n'a rien à voir avec le son daft punk. Je pense sincérement qu'il est légitime à 40 ans (et oui même les robots vieillissent) d'avoir d'autres aspirations et envies musicales qu'à 20. Auriez vous aimé 4 Homework ou discovery consécutifs? Dans une société où le changement et la prise de risque résonnent en chacun comme une crainte de perdre plus qu'on ne gagne, ce type d'initiative est salutaire. Ils ne sont bien évidemment pas les seuls, Yuksek, Justice et d'autres artistes ont aussi tenté avec plus ou moins de succés de modifier leur trajectoire artistique quitte a y perdre leur fans. Mais pas leurs convictions.
RAM est un album qui respire l'amour de la musique, qui respecte son histoire et son évolution avec pléthores d'instruments et de guest de renom, certes mais c'est surtout un album avec toute sa cohérence et son identité. Loin, trés loin des singles entassés dans une galette a la Will power, encore plus éloigné des ambitions de classer chaque titre au numéro 1 du billboard, juste un voyage d'une heure et 15 minutes où pour une fois et depuis longtemps il n'y a pas que nos oreilles qui soient sollicitées.
Comme toute oeuvre artistique, point d'objectivité. Il appartient à tous d'y projetter son contentement, son admiration, son rejet, sa deception. Comme tout oeuvre artistique, il appartient à chacun d'emmettre un avis selon la résonnance que procurent les différentes pistes de RAM.
Pour moi, et comme dit en ouverture, le constat est évidence.
Le coeur bat, les images s'apposent sur les musiques au ryhtme des pistes, le voyage est réel. Tel le cosmonaute de fin je m'interroge, et si le questionnement est preuve de vie selon le théorème Descartien, alors oui, je viens de vivre une expérience musicale forte,pas parfaite, mais réelle. A l'image d'une vie, à l'image de l'homme ,à l'image de l'album.